Bien qu’il n’existe actuellement aucun traitement curatif de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), il semble que vous pouvez faire plusieurs choses pour réduire votre risque de contracter la maladie et de subir une perte de vision liée à la DMLA.
Si vous avez des antécédents de DMLA dans votre famille, vous devez faire particulièrement attention à prendre des mesures pour prévenir la dégénérescence maculaire, ce qui s’est avéré être un facteur de risque de la maladie.
La DMLA est la principale cause de perte de vision irréversible chez les personnes âgées, qui perdent lentement leur vision centrale.
Avec le temps, une personne atteinte de dégénérescence maculaire peut éprouver des difficultés, voire l’impossibilité de lire, de conduire ou de reconnaître des visages familiers.
Conseils pour prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge
Comment prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge ? Voici une liste de 11 conseils à suivre pour prévenir ou ralentir la progression de la dégénérescence maculaire :
- Arrêtez de fumer
- Mangez beaucoup de légumes
- Prenez des multivitamines / multiminéraux
- Prenez un supplément nutritionnel AREDS
- Mangez davantage de poisson
- Faites du sport régulièrement
- Mangez des fruits et des noix tous les jours
- Limitez votre consommation de glucides raffinés
- Contrôlez votre pression artérielle et votre taux de cholestérol
- Portez des lunettes de soleil à l’extérieur
- Passez régulièrement des examens de la vue.
1. Arrêtez de fumer
Le meilleur moyen de prévenir la DMLA est probablement d’arrêter de fumer ou de ne pas fumer en premier lieu. Si vous fumez, arrêtez maintenant. Le tabagisme est un facteur de risque majeur de la dégénérescence maculaire.
Les fumeurs sont jusqu’à quatre fois plus susceptibles que les non-fumeurs d’avoir une dégénérescence maculaire, ont déclaré des experts en santé publique de l’université de Manchester, au Royaume-Uni, dans un rapport du British Medical Journal.
En Grande-Bretagne, environ 53 900 personnes de plus de 69 ans sont atteintes de DMLA. Sur ce nombre, 17 900 sont légalement aveugles.
Une autre étude menée par le Massachusetts Eye and Ear Infirmary, aux Etats-Unis, a montré que les fumeurs actuels et les anciens fumeurs présentaient respectivement un risque 1,9 fois et 1,7 fois plus élevé de développer une DMLA par rapport aux non-fumeurs.
2. Mangez beaucoup de légumes
Manger beaucoup de légumes à feuilles sombres peut aider à prévenir la dégénérescence maculaire.
Une étude publiée par des chercheurs du Massachusetts Eye and Ear Infirmary, aux Etats-Unis, a révélé que les personnes consommant le plus de légumes riches en caroténoïdes (lutéine et zéaxanthine) présentaient un risque de DMLA inférieur de 43% à celles qui en consommaient le moins.
Les légumes riches en caroténoïdes comprennent les légumes verts à feuilles sombres, en particulier les épinards crus, le chou frisé et le chou vert.
« En particulier, une fréquence plus élevée d’ingestion d’épinards ou de chou vert a été associée à un risque considérablement plus faible de DMLA », ont déclaré les chercheurs.
Les auteurs ont conclu que « la consommation d’aliments riches en certains caroténoïdes, en particulier les légumes à feuilles vert foncé, peut réduire le risque de développer une DMLA avancée ou exsudative (la forme « humide »), la forme de dégénérescence maculaire la plus invalidante visuellement chez les personnes âgées. »
3. Prenez des multivitamines / multiminéraux
Prendre des vitamines et des minéraux sous forme de complément alimentaire provenant d’une source fiable peut être une bonne idée pour de nombreuses raisons, notamment la santé générale des yeux.
En particulier pour une personne âgée, il peut être difficile d’obtenir tous les nutriments dont vous avez besoin avec votre régime alimentaire seul.
Demandez conseil à votre médecin pour savoir quels suppléments pourraient vous convenir le mieux en fonction de vos besoins spécifiques en matière de santé.
Vous pouvez trouver des compléments alimentaires multivitaminiques en pharmacie ou en ligne.
4. Prenez un supplément nutritionnel AREDS
Aux Etats-Unis, deux grands essais cliniques parrainés par le National Eye Institute (NEI) ont suggéré que certains compléments nutritionnels pouvaient ralentir la progression de la DMLA chez les personnes atteintes de dégénérescence maculaire précoce et intermédiaire.
AREDS1
La formule de la vitamine antioxydante utilisée dans la première étude AREDS contenait les ingrédients suivants :
- vitamine C : 500 mg
- vitamine E : 400 UI
- bêta-carotène : 15 mg
- zinc : 80 mg (sous forme d’oxyde de zinc)
- cuivre : 2 mg (sous forme d’oxyde de cuivre).
Les résultats d’AREDS1, publiés en 2001, ont révélé que les patients à risque élevé de DMLA prenant le supplément quotidien d’antioxydants et de zinc présentaient un risque réduit de 25% de progression de leur dégénérescence maculaire jusqu’à un stade avancé (en fonction du degré de DMLA présent au début de l’essai), comparé aux participants appariés qui prenaient une pilule placebo quotidienne.
Il convient de noter cependant que parmi les participants à l’étude qui n’avaient aucune DMLA ou seulement une DMLA précoce, le supplément n’a apporté aucun avantage apparent. En outre, la formule antioxydante dans l’étude n’a eu aucun effet significatif sur le développement ou la progression de la cataracte.
Néanmoins, en raison de l’effet protecteur démontré du supplément utilisé dans l’étude AREDS1 contre la progression de la DMLA chez les patients à haut risque, de nombreuses sociétés pharmaceutiques ont mis au point des suppléments «formule AREDS» vendus sous forme de vitamines pour les yeux.
Les vitamines pour les yeux de type de formule AREDS populaires incluent I-Caps (Alcon), Ocuvite PreserVision (Bausch + Lomb) et MacularProtect Complete (ScienceBased Health).
Des variantes de ces produits et des vitamines pour les yeux d’autres fabricants peuvent également contenir de la lutéine et de la zéaxanthine et / ou des acides gras oméga-3.
Depuis la publication des résultats d’AREDS1, des chercheurs ont découvert que les suppléments contenant du bêta-carotène, un précurseur de la vitamine A, pouvaient augmenter le risque de cancer du poumon chez les fumeurs et les anciens fumeurs.
Toutefois, la consommation d’aliments contenant du bêta-carotène ne semble pas entraîner un risque similaire et pourrait même protéger contre certains cancers.
En raison de ces résultats, de nombreux professionnels de la santé conseillent aux fumeurs et aux anciens fumeurs d’éviter le bêta-carotène présent dans les suppléments nutritionnels.
AREDS2
Sur la base des résultats positifs de l’étude AREDS initiale, le National Eye Institute (NEI) a entamé une deuxième série d’essais cliniques, appelée AREDS2, afin de voir si le supplément de formule AREDS pouvait être amélioré et apporter des avantages supplémentaires pour les yeux.
AREDS2, une étude de cinq ans menée auprès de plus de 4000 participants présentant différents stades de DMLA au moment de l’inscription, a évalué l’effet de l’ajout de lutéine (10 mg) et de zéaxanthine (2 mg) et / ou d’acides gras oméga-3 (350 mg / kg) à la formule AREDS d’origine.
Ces nutriments ont été choisis parce qu’ils ont démontré des bienfaits pour les yeux dans d’autres études. Les chercheurs du projet AREDS2 ont également étudié les effets de l’élimination du bêta-carotène et de la réduction du dosage de zinc de la formule d’origine.
Les résultats de l’étude AREDS2 ont été publiés en mai 2013. Les résultats ont révélé que les participants à l’étude qui prenaient la formule modifiée d’AREDS avec de la lutéine et de la zéaxanthine avaient une réduction de 10 à 25% du risque de progression de la DMLA. Les participants dont l’apport alimentaire en caroténoïdes était le plus faible en ont tiré le plus grand bénéfice.
Une autre constatation importante est que les patients assignés au hasard à l’utilisation de la formule AREDS originale contenant 15 mg de bêta-carotène présentaient un risque plus élevé de cancer du poumon au cours de l’étude AREDS2 par rapport à ceux qui avaient été assignés au hasard à l’utilisation de la formule révisée sans bêta-carotène. La plupart des participants ayant développé un cancer du poumon au cours de l’étude étaient d’anciens fumeurs.
Une découverte qui a surpris beaucoup de professionnels de la vue a été que l’ajout d’acides gras oméga-3 à la formule AREDS ne réduisait pas de manière significative le risque de progression de la DMLA.
En se basant sur les résultats d’AREDS2, les auteurs de l’étude ont conclu que l’ajout de lutéine et de zéaxanthine à la formule AREDS d’origine et la suppression du bêta-carotène du supplément pourraient accroître son innocuité et son efficacité pour empêcher la dégénérescence maculaire chez certaines personnes présentant un risque élevé de perte de vision du à la DMLA.
Vous pouvez trouver des formules similaires à celles utilisées au cours de ces deux études en ligne.
5. Mangez davantage de poisson
Des recherches ont également montré les bienfaits de la consommation de poisson pour la prévention de la dégénérescence maculaire.
Certaines études montrent que manger du poisson régulièrement peut aider à prévenir la dégénérescence maculaire.
Une étude menée au Massachusetts Eye and Ear Infirmary, aux Etats-Unis, a montré que les hommes âgés consommant le plus de poisson (plus de deux portions par semaine) étaient 45% moins susceptibles de souffrir de DMLA que ceux consommant le moins de poisson (moins d’une portion par semaine).
Des chercheurs de l’Université de Sydney, en Australie, ont démontré des résultats similaires. Ils ont évalué 2900 personnes âgées de 49 ans ou plus.
Les participants qui mangeaient du poisson au moins une fois par semaine étaient 40% moins susceptibles de développer une DMLA au stade initial que ceux qui déclaraient manger du poisson moins d’une fois par mois ou pas du tout.
Ceux qui mangeaient du poisson au moins trois fois par semaine étaient moins susceptibles de souffrir de DMLA à un stade avancé.
6. Faites du sport régulièrement
L’exercice physique régulier réduit le risque de dégénérescence maculaire, selon une étude du British Journal of Ophthalmology, menée au Royaume-Uni.
Dans cette étude, 4000 personnes âgées de 43 à 86 ans ont été suivies pendant 15 ans. Après avoir examiné d’autres facteurs de risque tels que le poids, le taux de cholestérol et l’âge, les chercheurs ont découvert que les personnes qui menaient une vie active étaient 70% moins susceptibles de souffrir de DMLA au cours de la période de suivi.
Pour être inclus dans le groupe actif, les participants devaient avoir parcouru au moins deux milles par jour (environ 3 kilomètres), trois fois par semaine ou l’équivalent.
7. Mangez des fruits et des noix tous les jours
Une étude réalisée en 2004 à la Harvard Medical School, aux Etats-Unis, a montré que les participants consommant au moins trois portions de fruits par jour présentaient un risque nettement plus faible de développer une DMLA «humide» ou avancée.
Une autre étude du Massachusetts Eye and Ear Infirmary, aux Etats-Unis, a démontré que la consommation de noix aidait à enrayer la progression de la DMLA précoce ou intermédiaire vers des stades plus avancés.
8. Limitez votre consommation de glucides raffinés
Les régimes riches en glucides raffinés augmentent le risque de DMLA, ce qui a été confirmé par une étude publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition.
Les aliments hautement raffinés ont un index glycémique élevé, entraînant une augmentation rapide de la glycémie et de la libération d’insuline.
Les exemples d’hydrates de carbone raffinés comprennent le pain blanc, les pommes de terre blanches cuites au four, les beignets et les bretzels.
Les aliments à faible indice glycémique comprennent la plupart des fruits, le riz brun, les pains multigrains et à grains entiers, le jus de pomme et le jus de carotte.
Soyez prudent, cependant, lorsque vous considérez l’indice glycémique des aliments. L’indice glycémique (IG) a été développé en 1981 par des chercheurs de l’Université de Toronto, au Canada.
C’est une valeur de 1 à 100 qui indique l’effet d’un aliment sur le niveau de sucre dans le sang d’une personne, la valeur 100 correspondant à la modification provoquée par la même quantité de glucose pur.
Un aliment à indice glycémique élevé augmente plus sévèrement le taux de sucre dans le sang que les aliments à indice glycémique inférieur.
Cependant, les valeurs de l’indice glycémique ne tiennent pas compte des glucides disponibles (glucides totaux moins les fibres) dans un aliment et ne reflètent pas la quantité réelle de glucides dans une portion typique de l’aliment.
Ainsi, un aliment qui peut sembler au début «mauvais» en raison de son indice glycémique élevé peut en fait être très sain en raison d’autres composants (autres que les glucides disponibles) et de la quantité réelle de glucides consommée dans une portion typique.
Pour éviter que les « bons » aliments paraissent « mauvais » en raison de valeurs trompeuses de l’indice glycémique, des chercheurs de Harvard ont par la suite proposé une mesure appelée « charge glycémique ».
La charge glycémique d’une portion d’aliment peut être calculée comme suit : sa teneur en glucides mesurée en grammes, multipliée par l’indice glycémique de l’aliment, et divisée par 100.
Pour une portion d’un aliment, une charge glycémique supérieure à 20 est considérée comme élevée, une charge glycémique de 11 à 19 est considérée comme moyenne et une charge glycémique de 10 ou moins est considérée comme faible.
Les aliments qui possèdent une faible charge glycémique dans une portion typique ont presque toujours un indice glycémique faible, mais pas toujours !
Par exemple, la pastèque a un index glycémique élevé (72). Donc, si nous la jugions uniquement par son index glycémique, nous pourrions considérer la pastèque comme un « mauvais » aliment pouvant augmenter votre risque de dégénérescence maculaire.
Mais la pastèque contient une très grande quantité d’eau, ainsi que de la vitamine C et du lycopène (une substance qui s’est avérée bénéfique pour la santé cardiaque), et la quantité de glucides disponibles dans une tranche de pastèque est assez faible (seulement 5% en poids) en raison de sa forte teneur en eau.
Si vous calculez la charge glycémique de la pastèque, ces facteurs lui donnent une valeur de charge glycémique de seulement 3,6 !
Donc, comme vous l’avez peut-être deviné, même sans tous ces calculs, la pastèque est un aliment sain, malgré son indice glycémique élevé. Mangez-en autant que vous voulez !
Et, lorsque cela est possible, tenez compte de la charge glycémique et non de l’indice glycémique des aliments que vous consommez lors de l’évaluation de vos facteurs de risque de DMLA par le biais de l’alimentation.
9. Contrôlez votre pression artérielle et votre taux de cholestérol
Certaines preuves indiquent que le contrôle du cholestérol peut vous protéger de la dégénérescence maculaire.
Le cholestérol est une substance grasse qui peut s’accumuler dans les vaisseaux sanguins et inhiber le flux sanguin nécessaire au maintien de la santé du tissu oculaire.
En outre, le contrôle de la pression artérielle peut être important pour la prévention de la dégénérescence maculaire.
Des études majeures, notamment les études sur le cœur et les yeux Framingham et l’étude Beaver Dam sur les yeux, indiquent un lien significatif entre l’hypertension artérielle et le développement de formes avancées de dégénérescence maculaire, potentiellement aveuglantes.
10. Portez des lunettes de soleil à l’extérieur
Les principales études ne montrent aucune preuve concluante que la surexposition au soleil provoque directement la dégénérescence maculaire.
Toutefois, certaines conclusions suggèrent au moins une association entre la DMLA et les lésions oculaires cumulées dues à une surexposition aux UV et à la lumière à haute énergie visible (HEV) ou à la lumière « bleue ».
À titre d’exemple, une étude récente a révélé que les personnes qui consommaient trop peu d’antioxydants, associées à une surexposition à la lumière bleue, étaient quatre fois plus susceptibles de développer une DMLA avancée ou «humide».
Pour cette raison, il est conseillé de porter des lunettes de soleil qui protègent à la fois des rayons UV et des HEV. Vous pouvez facilement trouver des lunettes de ce type en ligne.
11. Passez régulièrement des examens de la vue
Les ophtalmologues recommandent un examen de la vue au moins tous les deux ou trois ans si vous avez entre 45 et 60 ans et chaque année après l’âge de 60 ans.
En suivant ces 11 étapes, vous saurez que vous avez fait tout votre possible pour prévenir la DMLA. Si vous êtes fortement prédisposé génétiquement à développer une dégénérescence maculaire, celle-ci peut encore se développer et s’aggraver.
Des examens de la vue réguliers peuvent aider votre ophtalmologiste à détecter la DMLA et à la surveiller afin que vous puissiez recevoir un traitement approprié, le cas échéant, au-delà de ces mesures préventives.
