On pense que de nombreux symptômes de la ménopause surviennent à la suite de la chute du taux d’œstrogènes dans le corps.
Lorsque ces symptômes, tels que bouffées de chaleur, sueurs nocturnes et diminution de la densité osseuse, s’aggravent, le traitement traditionnel consiste en un traitement hormonal substitutif (THS).
Cependant, le THS n’est pas sans danger et, en réponse à cela, beaucoup de femmes choisissent d’opter pour des traitements alternatifs.
Parmi ceux-ci, les isoflavones de soja sont l’une des options les plus connues et les plus populaires.
Que sont les isoflavones de soja ?
Les isoflavones sont un groupe de composés chimiques naturels qui imitent la forme générale des œstrogènes dans le corps.
À bien des égards, ils peuvent être considérés comme des alternatives aux œstrogènes d’origine végétale. C’est pour cette raison qu’ils sont parfois qualifiés de «phytoeostrogènes» par les scientifiques, «phyto» signifiant «plante».
Lorsqu’ils sont consommés, de nombreux experts pensent qu’en se liant aux récepteurs d’œstrogènes présents dans le corps, ils jouent un rôle similaire à l’œstrogène standard.
Les isoflavones sont présentes dans diverses plantes, notamment le trèfle rouge et l’actée à grappes noires, deux remèdes utilisés depuis des générations pour leurs vertus thérapeutiques.
Le soja est peut-être la source de plantes la plus populaire parmi celles-ci. Il a été noté depuis longtemps que les habitants d’Asie, où le soja et les aliments à base de soja comme le tofu sont des constituants alimentaires courants, ont tendance à souffrir de moins de symptômes de la ménopause.
Des études complémentaires ont révélé le taux exceptionnellement élevé d’isoflavones présentes dans le soja.
De nos jours, la popularité des isoflavones de soja est telle qu’il n’est plus nécessaire de manger de grandes quantités de soja.
Au lieu de cela, les mêmes avantages peuvent être obtenus avec des compléments alimentaires spécialement conçus, dans lesquels le simple fait d’avaler deux gélules fournit un volume généreux d’isoflavones.
Bienfaits des isoflavones de soja pour les symptômes de la ménopause
Bien que les isoflavones de soja soient populaires pour la ménopause, leur utilisation est-elle valable ? Pour répondre à cette question, nous devons nous plonger dans le monde des sciences de la nutrition, où plusieurs études ont été consacrées à l’évaluation de l’impact des isoflavones de soja.
Dans les sections suivantes, nous allons passer en revue certaines des découvertes les plus intéressantes de ces dernières années sur les bienfaits potentiels des isoflavones de soja pour les symptômes de la ménopause.
1. Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes
L’un des symptômes les plus courants de la ménopause est une sensation temporaire mais incontrôlable d’avoir trop chaud.
Ces symptômes sont communément appelés «bouffées de chaleur» pendant la journée et «sueurs nocturnes» lorsqu’elles sont expérimentées au lit. Malgré leurs noms différents, elles proviennent tous deux du même problème.
La chute des taux d’œstrogènes pendant la ménopause semble avoir un impact sur ce que les scientifiques appellent la «fonction vasomotrice».
Les vaisseaux sanguins à la surface de la peau sont un moyen essentiel de contrôler notre température interne. Lorsque nous avons chauds, ces vaisseaux sanguins se dilatent, ce qui permet au sang chaud de remonter à la surface où la chaleur peut s’échapper.
En revanche, quand il fait froid, ces vaisseaux sanguins se contractent, maintenant le sang chaud plus profondément dans le corps.
On pense que les bouffées de chaleur se produisent lorsque ce système cesse de fonctionner comme auparavant. Au lieu de cela, des changements hormonaux peuvent conduire à la dilatation soudaine de ces vaisseaux sanguins de surface, donnant ainsi à la personne une sensation de chaleur et de sueur.
Il va sans dire qu’une telle expérience peut être inconfortable et, pour certaines personnes, embarrassante. De plus, ces symptômes peuvent avoir un impact sérieux sur la qualité du sommeil quand ils se produisent pendant la nuit.
L’avantage potentiel le plus prometteur de la consommation d’isoflavones de soja est probablement d’aider à modérer ces bouffées de chaleur. Bien qu’il soit rare qu’elles soient entièrement éliminées, il est de plus en plus évident que les isoflavones peuvent aider à réduire la fréquence et / ou la gravité des bouffées de chaleur.
Au Japon, sur une période de six ans, 1 106 femmes âgées de 35 à 54 ans ont été invitées à consigner leur régime alimentaire et toute expérience de bouffées de chaleur.
Les scientifiques responsables de l’expérience ont utilisé ces journaux alimentaires pour évaluer l’ingestion totale d’isoflavones de soja pour chaque participante, avant de la comparer à l’apparition de bouffées de chaleur.
Sur les 101 femmes qui ont eu des bouffées de chaleur au cours de la période d’étude, les résultats ont montré que «les bouffées de chaleur étaient associées de manière significative à la consommation de produits à base de soja».
Mais ce n’est pas tout. Une «méta-analyse» est considérée comme «l’étalon-or» des études scientifiques. Dans ce type d’analyse, les résultats de nombreuses expériences précédentes sont rassemblés et combinés pour fournir un aperçu plus scientifiquement valide d’une question spécifique.
Une telle analyse a été menée sur les nombreuses études portant sur l’impact des isoflavones de soja sur les bouffées de chaleur liées à la ménopause.
Les experts chargés de l’analyse ont constaté que les résultats étaient assez uniformes, avec de nombreux volumes montrant une amélioration positive.
Ils ont résumé que «la consommation de 30 mg / jour d’isoflavones de soja réduit jusqu’à 50% les bouffées de chaleur», mais que « le plus grand bénéfice peut être obtenu lorsque les aliments ou les suppléments riches en isoflavones sont pris en doses fractionnées par les femmes qui subissent au moins quatre bouffées de chaleur par jour ».
D’autres études ont cherché à identifier la vitesse d’action. Une étude menée à Shanghai a noté que, bien que les isoflavones de soja semblent montrer de l’efficacité lors de tests répétés, elles peuvent nécessiter une période d’utilisation prolongée avant que les isoflavones ne démontrent pleinement leur effet.
Ils ont noté que la plupart des études (en particulier celles montrant que les isoflavones de soja présentaient peu ou pas d’avantages) étaient généralement menées sur une courte période, alors que leurs analyses suggéraient que les isoflavones de soja «nécessitaient au moins 48 semaines pour atteindre 80% de leurs effets maximaux».
Le message semble ici être que nous ne devrions pas être trop pressés pour mesurer l’impact des isoflavones. Bien que plusieurs études aient indiqué des résultats positifs, il est peu probable que ceux-ci soient expérimentés immédiatement.
Au lieu de cela, il peut être nécessaire de poursuivre le traitement pendant quelques mois avant qu’un impact notable ne se produise.
Vous pouvez facilement trouver des compléments alimentaires d’isoflavones de soja en pharmacie ou en ligne.
2. Taux de cholestérol
Les changements hormonaux pendant la ménopause peuvent avoir un impact considérable sur les taux de cholestérol dans le corps.
Des études répétées ont démontré qu’un taux de cholestérol élevé est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. une des sources de mortalité les plus courantes dans les pays occidentaux.
En conséquence, tout ce qui contribue à améliorer l’équilibre de la chimie du sang présente des avantages potentiels. Il y a de plus en plus de preuves que les isoflavones de soja, prises en quantité adéquate, peuvent aider.
Mais avant toute chose, il est important de comprendre les bases de l’équilibre du cholestérol dans le corps. Bien que le cholestérol ait acquis une mauvaise réputation au fil des ans, le cholestérol lui-même n’est pas nécessairement mauvais. C’est même plutôt l’inverse, le cholestérol est une substance naturelle essentielle à toutes les cellules du corps.
Le cholestérol existe sous deux formes principales : le cholestérol LDL (souvent appelé «mauvais cholestérol») et le cholestérol HDL (ou «bon» cholestérol). L’élément critique est de maintenir ces deux versions différentes à un équilibre approprié.
Réduire le cholestérol LDL ou augmenter le cholestérol HDL peut avoir le même avantage pour réduire le risque de problèmes cardiovasculaires. Mais les isoflavones de soja ont-elles réellement un impact sur l’une ou l’autre de ces formes de cholestérol ?
Une étude scientifique visant à répondre à cette question a divisé 66 femmes ménopausées en trois groupes différents.
Le premier groupe était le «groupe de contrôle» et n’a reçu aucune isoflavone. Les deuxième et troisième groupes ont reçu quotidiennement des isoflavones dans différents volumes.
Après une période de six mois, les modifications du cholestérol ont été mesurées pour identifier tout effet des isoflavones.
Les résultats ont montré que les deux groupes d’isoflavones de soja ont connu une réduction des taux de mauvais cholestérol ainsi qu’une augmentation du bon cholestérol.
Cela a conduit les scientifiques à résumer que les isoflavones de soja « peuvent réduire les facteurs de risque associés aux maladies cardiovasculaires chez les femmes ménopausées ».
D’autres études ont révélé des impacts similaires. Dans l’une d’elles, 80 femmes ont reçu 100 mg d’isoflavones de soja sur une période de quatre mois, avant que les modifications du cholestérol ne soient mesurées.
Les résultats ont indiqué que le cholestérol de faible densité (le «mauvais») avait connu une diminution significative, ajoutant un poids supplémentaire à la possibilité que les isoflavones puissent offrir des avantages pour le système cardiovasculaire.
Une des principales raisons pour lesquelles des taux élevés de cholestérol peuvent être nocifs est qu’ils peuvent commencer à coller à la surface interne des artères, les vaisseaux sanguins critiques qui transportent de grandes quantités de sang dans ou hors du cœur.
Cette «plaque», appelée souvent accumulation, peut réduire le diamètre de l’artère, ce qui signifie que moins de sang peut passer à travers et que le cœur doit travailler plus fort.
Une autre étude a examiné à quel point les artères des femmes ménopausées sont «malléables» et si les isoflavones peuvent avoir un impact positif. Malheureusement, le groupe d’étude était restreint (21 femmes seulement), mais les résultats ont montré des améliorations positives.
Les volontaires ont reçu 80 mg d’isoflavones par jour pendant 10 semaines, après quoi leur «compliance artérielle» a été testée. Les experts ont été surpris de constater que cette mesure s’améliorait de 26% dans leur groupe de test, ce qui est similaire à ce que l’on attend d’un traitement hormonal substitutif plus traditionnel.
Encore une fois, même si les preuves ne sont pas toutes concluantes, des études récentes semblent indiquer des bienfaits potentiels impressionnants pour le système circulatoire.
3. Densité minérale osseuse
La densité minérale osseuse peut ne pas sembler être le problème le plus urgent rencontré par les femmes ménopausées, mais les impacts peuvent être dévastateurs.
Nos squelettes ne sont pas des composants fixes du corps ; au lieu de cela, ils sont continuellement décomposés et reconstruits.
Les changements hormonaux peuvent avoir une incidence sur ce processus, entraînant un amincissement des os et, par conséquent, leur affaiblissement.
Ce processus est généralement appelé «ostéoporose» par les médecins. La faiblesse des os peut considérablement augmenter les risques de fractures.
Des chiffres alarmants de la National Osteoporosis Foundation aux États-Unis indiquent qu’environ la moitié des femmes de plus de 50 ans se fractureront un os à cause de l’ostéoporose à un moment donné, alors que le risque de fracture de la hanche après la ménopause est égal à votre risque combiné de cancer de la poitrine, de l’utérus et de l’ovaire.
En d’autres termes, bien que de nombreuses personnes n’accordent pas beaucoup d’attention à leur santé osseuse, il s’agit certainement d’un facteur majeur de longévité et de santé pour les femmes plus matures.
Les preuves suggèrent qu’un éventail de facteurs liés au mode de vie peut aider à minimiser la perte de densité minérale osseuse, notamment le maintien d’un mode de vie actif impliquant l’exercice physique, tout en garantissant une consommation suffisante de calcium, de vitamine D et de phosphore.
Dans le même temps, les isoflavones de soja peuvent également présenter des avantages.
Au cours d’une étude, 203 femmes ont reçu un placebo, une dose quotidienne de 40 mg d’isoflavones de soja ou une dose de 80 mg. Toutes ont reçu des suppléments de calcium et de vitamine D en plus de leur traitement. 12 mois plus tard, les modifications de la densité minérale osseuse ont été mesurées.
Il a été constaté que les deux groupes d’isoflavones ont connu un «changement favorable» dans la densité minérale de leurs os de la hanche. Bien que l’impact ait été relativement modéré, il était toujours considéré comme «significatif» dans la lutte contre l’ostéoporose.
Encore une fois, cet impact est également démontré dans d’autres études. Par exemple, une étude plus petite portant sur des femmes japonaises leur a fourni soit un placebo, soit 40 mg d’isoflavones par jour pendant une période de dix semaines.
Pendant ce temps, des échantillons ont été prélevés pour mesurer les concentrations d’isoflavones dans le corps, ainsi que des signaux chimiques suggérant la dégradation des minéraux du squelette.
Sans surprise, le groupe des isoflavones a montré une amélioration significative de la densité minérale de leur os, alors qu’aucun changement n’a été observé dans le groupe placebo.
Les résultats semblent suggérer que, même s’il serait insensé de donner la priorité à la consommation d’isoflavones de soja par rapport aux changements de mode de vie plus traditionnels, leur utilisation pourrait constituer un outil supplémentaire pour éviter l’ostéoporose causée par la ménopause.
4. Cognition
Les changements qui surviennent pendant la ménopause ne se limitent pas aux symptômes physiques.
Il existe également des preuves qu’une chute d’œstrogènes peut également affecter certains éléments du fonctionnement du cerveau, comme l’augmentation des sentiments négatifs ou des problèmes de mémoire.
Au cours d’un essai clinique, 33 femmes ménopausées ont reçu soit 60 mg d’isoflavones de soja par jour, soit un placebo à titre de témoin. Ce régime a été poursuivi pendant une période de 12 semaines, après quoi elles ont subi une série de tests cognitifs.
Les résultats ont été surprenants. Le groupe des isoflavones de soja a connu des améliorations dans diverses catégories, notamment le rappel d’images, l’attention soutenue et la planification.
Les experts ont résumé que « la consommation d’un supplément contenant des isoflavones de soja » pourrait apporter d’importantes améliorations cognitives.
D’autres études ont souligné les avantages potentiels de l’ingestion d’isoflavones. Par exemple, des scientifiques en Équateur ont mené des expériences sur l’impact des isoflavones de soja sur les bouffées de chaleur, mais ont constaté que le traitement semblait également réduire les émotions négatives chez leurs participantes.
En effet, les données démontrent que 93% des femmes ménopausées avaient une humeur dépressive au début de l’étude.
Après trois mois de traitement avec 100 mg d’isoflavones de soja par jour, toutefois, le nombre de femmes souffrant d’épisodes dépressifs est tombé à seulement 28,9%, une amélioration significative.
Cela dit, les experts ont clairement indiqué que cet impact pourrait provenir directement des isoflavones de soja ou indirectement de l’atténuation des autres symptômes de la ménopause.
Conclusion
Comme pour tous les traitements complémentaires et alternatifs, les conclusions sont loin d’être claires. Bien que de nombreuses études démontrent toutes sortes d’effets positifs des isoflavones de soja sur les symptômes de la ménopause, d’autres présentent des avantages bien moindres, le cas échéant.
Les professionnels de la santé sont actuellement très divisés avec des partisans des deux côtés de la barrière.
Dans une certaine mesure, il semble possible que ces essais moins fructueux résultent soit de la consommation de quantités sous-optimales d’isoflavones, soit de la durée insuffisante des tests pour permettre l’obtention de résultats positifs.
Ce que nous pouvons dire, cependant, c’est qu’il y a suffisamment d’études positives pour rendre les isoflavones de soja au moins dignes de considération.
Si vous souffrez de bouffées de chaleur, de sueurs nocturnes et d’autres symptômes de la ménopause qui ont une incidence négative sur votre qualité de vie, vous voudrez peut-être envisager d’essayer les isoflavones.
En conclusion, nous sommes tous différents et les résultats des isoflavones peuvent différer d’une personne à l’autre. Vous seul pouvez décider si vous souhaitez essayer les isoflavones comme traitement possible de votre maladie.
Vous pouvez facilement trouver des compléments alimentaires d’isoflavones de soja en pharmacie ou en ligne.
