Le chrome est classé comme un nutriment essentiel, car le corps n’a pas la capacité de le créer.
Cet oligo-élément peut être trouvé en quantités relativement faibles dans des aliments tels que le brocoli, certaines viandes, les fruits de mer, les noix, les céréales complètes, les herbes et les épices.
Le chrome est communément appelé «facteur de tolérance au glucose (FTG)» en raison de sa fonction principale dans l’organisme.
Dans cet article, nous allons découvrir les bienfaits du chrome, la posologie recommandée et les effets secondaires de ce minéral.
Bienfaits du chrome sur la santé
1. Contrôle du glucose
Compte tenu de son rôle en tant que facteur de tolérance au glucose, le chrome est largement utilisé par les personnes ayant une tolérance au glucose altérée ou qui sont diabétiques.
Le diabète de type 2 est caractérisé soit par une sécrétion insuffisante d’insuline (l’hormone qui transporte le sucre dans nos cellules pour créer de l’énergie), soit par le fait que les cellules du corps sont résistantes à l’insuline.
Dans les deux cas, le taux de glucose dans le sang reste dangereusement élevé, ce qui peut entraîner de nombreuses complications graves pour la santé, telles que maladie cardiaque, insuffisance rénale, lésions nerveuses, cécité, obésité, amputations et perte musculaire.
Actuellement, plus de 420 millions de personnes dans le monde souffrent de diabète de type 2, chiffre qui devrait atteindre 600 millions dans la prochaine génération.
De ce fait, il n’est pas surprenant que l’intérêt pour le chrome soit en plein essor, de plus en plus de personnes se supplémentant quotidiennement avec ce minéral. Mais comment le chrome contribue-t-il exactement à la régulation de la glycémie ?
Des études scientifiques indiquent que le chrome aide à maintenir un contrôle adéquat de la glycémie et peut aider au traitement du diabète de type 2.
On pense que le chrome aide à réguler la glycémie en influant sur la sensibilité des cellules à l’insuline. En répondant à l’insuline, le sucre peut effectivement sortir du sang et pénétrer dans les cellules où il peut être utilisé pour créer de l’énergie ou stocké pour une utilisation ultérieure.
Le facteur clé de cet avantage réside dans les actions du chrome sur un peptide appelé chromoduline, qui se trouve dans les cellules. Lorsque le chrome pénètre dans la cellule à partir du sang, il se lie à la chromoduline, ce qui augmente par la suite la sensibilité des cellules à l’insuline, augmentant ainsi l’absorption de glucose.
Maintenant que nous avons expliqué comment le chrome peut aider la sensibilité à l’insuline et à la régulation de la glycémie, voyons quels résultats ont été démontrés par les recherches publiées.
Une méta-analyse d’essais contrôlés randomisés (une méta-analyse est largement reconnue comme la référence absolue en matière de preuves scientifiques) menée en 2013 a analysé les résultats de 7 études portant sur les effets de la supplémentation en chrome chez les diabétiques de type 2.
L’analyse a montré qu’une supplémentation en chrome pendant 3 mois à une dose de 250 µg ou plus était efficace pour réduire de manière significative la glycémie à jeun. Il a aussi été constaté une petite réduction non significative de l’hémoglobine glyquée (HbA1c).
Lorsque l’on cherche à améliorer le contrôle du diabète, l’HbA1c est la valeur qui intéresse le plus, car elle fournit une mesure de la glycémie moyenne pour les 2-3 mois précédents. Comme les 7 études examinées étaient toutes relativement à court terme, il n’est pas surprenant que l’HbA1c ait peu changé.
Une étude d’une durée plus longue (6 mois) a montré que chez 30 diabétiques de type 2 en surpoids, une supplémentation en chrome de 1 000 µg par jour réduisait de manière significative l’HbA1c ainsi que la glycémie à jeun.
Cette étude, publiée dans le Journal of Clinical Biochemistry and Nutrition en 2008, a également mis en évidence le fait que la supplémentation en chrome entraînait une diminution des dommages oxydatifs, principale cause d’inflammation chronique.
Des résultats similaires ont été observés dans une étude portant sur une population asiatique diabétique de type 2. Cette étude d’une durée de 4 mois a révélé que l’administration de 400 µg de picolinate de chrome par jour entraînait une réduction significative de la glycémie à jeun et de l’HbA1c. En outre, il a été constaté une diminution de l’insuline à jeun, indiquant de nouvelles améliorations du contrôle glycémique.
Cependant, il est important de noter que toutes les études n’ont pas constaté d’amélioration des marqueurs du contrôle glycémique et que, dans l’ensemble, les résultats sont malheureusement mitigés.
Une étude qui n’avait pas noté d’avantage lié à la supplémentation en chrome avait été publiée dans Diabetes Care en 2005. Les auteurs ont rapporté que, chez 40 participants pré-diabétiques, 800 µg par jour de chrome pendant 12 semaines n’amélioraient pas significativement la tolérance au glucose.
Une autre étude digne de mention, a révélé des résultats contradictoires. Dans cet essai, des participants diabétiques de type 2 recevaient soit un placebo, soit 1 mg de chrome par jour.
Fait intéressant, cette étude a mis en évidence des patients répondants et des patients non-répondants au traitement puisque 46% des participants ont constaté une amélioration significative de la sensibilité à l’insuline, de la glycémie à jeun et de l’HbA1c, alors que les autres participants n’ont constaté aucun changement notable dans aucun paramètre.
Les auteurs rapportent que plus les gens réagissent à une supplémentation en chrome plus leur glycémie à jeun, leur HbA1c et leur résistance à l’insuline sont élevés.
Cependant, ces résultats sont en contradiction avec une autre étude qui a montré qu’une supplémentation en chrome était efficace pour les diabétiques nouvellement diagnostiqués et dont l’état n’était pas grave à l’heure actuelle.
En raison de la disparité des résultats dans la littérature scientifique publiée, des recherches plus approfondies sont justifiées. Ceci est particulièrement important compte tenu de la prévalence et de la gravité des taux de sucre dans le sang non contrôlés.
Pour résumer les bienfaits de la supplémentation en chrome sur le contrôle glycémique, il apparaît que les avantages ne sont probants que chez les diabétiques et chez ceux qui présentent une carence en chrome subclinique ou clinique.
Chez les non-diabétiques avec des taux de chrome sains ou chez les personnes ne répondant pas au traitement, la supplémentation en chrome n’a pas d’impact positif sur le contrôle de la glycémie ou la sensibilité à l’insuline.
2. Réduction de l’appétit
Une supplémentation en chrome semble avoir des bienfaits autres que le contrôle glycémique. L’un de ces bienfaits est que le chrome a la capacité de réduire l’appétit et la consommation de nourriture.
Une méta-analyse d’essais contrôlés randomisés publiée en 2003 a évalué 10 études et a montré que la supplémentation en chrome entraînait une diminution légère mais significative du poids, grâce à une réduction de l’apport alimentaire.
Cependant, on ignore actuellement pourquoi cette réduction de l’appétit se produit, ce qui réduit par la suite la consommation de nourriture, mais de nombreuses études suggèrent néanmoins ces effets.
On pense que le chrome a un impact positif sur certains neurotransmetteurs dans le cerveau qui régulent l’appétit et les fringales. Cette hypothèse a été renforcée par une étude menée auprès de femmes en surpoids ayant signalé des fringales intenses pour des aliments sucrés et des féculents.
Cette étude a montré qu’une supplémentation en chrome de 8 semaines entraînait une diminution de 25% de l’apport alimentaire grâce à une diminution de la faim et des fringales.
Ces résultats impressionnants pourraient avoir une pléthore de bienfaits pour la santé s’ils conduisaient à une perte de poids soutenue.
3. Santé cardiovasculaire
Des preuves préliminaires suggèrent également que la supplémentation en chrome pourrait exercer un effet cardio-protecteur. En effet, de faibles taux de chrome ont été associés à un risque accru de cardiopathie, du moins chez les hommes.
De plus, comme le diabète est connu pour augmenter considérablement le risque de subir une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC), la capacité apparente du chrome à réguler la glycémie peut aider indirectement.
Une supplémentation en chrome d’une posologie de 1 mg par jour a également été prouvée pour aider à raccourcir l’intervalle QT du cœur.
L’intervalle QT représente la dépolarisation électrique et la repolarisation des ventricules (les deux cavités cardiaques inférieures). Un intervalle QT prolongé peut être fatal, car s’il n’est pas géré, il peut entraîner des arythmies et une fibrillation ventriculaire (arrêt cardiaque).
Posologie recommandée
Les suppléments de chrome peuvent vous aider à satisfaire vos besoins quotidiens. La Commission européenne a fixé la valeur nutritionnelle de référence pour le chrome à 40 µg par jour, ce qui peut certainement être atteint grâce à de bonnes pratiques alimentaires.
Cela dit, les essais cliniques ont généralement utilisé des doses plus élevées, qui se situent généralement entre 250 et 1 000 µg par jour.
Ces quantités seront probablement impossibles à atteindre par la nourriture seule. Une supplémentation représente donc une option viable et efficace.
Vous pouvez facilement trouver des compléments alimentaires de chrome en pharmacie ou en ligne.
Effets secondaires et interactions médicamenteuses
Malheureusement, un régime alimentaire occidental typique (riche en sucre) entraîne une augmentation de l’excrétion de chrome, ce qui signifie que nous avons besoin de plus de chrome alimentaire pour rester en bonne santé.
Bien que les carences cliniques en chrome soient rares, on pense que de nombreuses personnes ont des taux de chrome inférieurs à ceux souhaités (carence subclinique).
Des taux non optimaux de chrome dans le corps peuvent entraîner une diminution de la tolérance au glucose et une résistance à l’insuline, ce qui peut entraîner d’autres effets secondaires, tels qu’une perte de poids inexpliquée et une altération du système nerveux.
Heureusement, les carences en chrome peuvent être rapidement corrigées par une supplémentation, qui annule ensuite les symptômes associés.
Bien que la toxicité au chrome soit rare, il est important de ne pas prendre de fortes doses quotidiennes sans consulter d’abord votre médecin afin d’éviter tout effet secondaire.
Des problèmes d’estomac sont l’un des effets secondaires courants d’une consommation excessive de chrome, mais une consommation excessive pendant une période prolongée peut endommager le foie, les reins et les nerfs et provoquer des battements de cœur irréguliers.
Comme pour tout complément alimentaire, il est important de respecter les apports recommandés et, en cas de doute, de consulter un professionnel de la santé.
Comme il n’existe pas suffisamment de preuves concernant la sécurité de la supplémentation en chrome à fortes doses pour les enfants et les femmes enceintes / allaitantes, ces personnes doivent s’abstenir.
Conclusion
Compte tenu de la pandémie de diabète, il n’est pas surprenant que les éléments nutritifs sur lesquels on peut compter pour soutenir le contrôle de la glycémie ne cessent de gagner en popularité.
Le chrome ne fait pas exception et les preuves montrent qu’il peut avoir des bienfaits modestes, tout en étant relativement bon marché et sûr.
Une supplémentation en chrome en elle-même est peu susceptible d’apporter des avantages cliniquement significatifs, mais pourrait constituer un ajout précieux à une approche holistique du contrôle du diabète incluant un régime alimentaire structuré et un exercice physique régulier.
Voici les points-clés à retenir qui résument cet article :
- Le chrome est un oligo-élément essentiel que l’on peut trouver dans des aliments tels que le brocoli, la viande, les fruits de mer, les noix, les céréales complètes, les herbes et les épices.
- Bien qu’il existe des données contradictoires, de nombreuses études ont montré que la supplémentation en chrome était efficace pour réduire la glycémie à jeun, la sensibilité à l’insuline et l’HbA1c.
- Cet effet semble être le plus prononcé chez les personnes atteintes de diabète grave ou ayant une faible teneur en chrome.
- Il a également été démontré que la supplémentation en chrome réduisait l’appétit et les envies de sucre et d’aliments gras, ce qui pouvait entraîner une perte de poids.
- Des recherches préliminaires ont également montré qu’une supplémentation en chrome peut protéger le cœur en réduisant la durée de l’intervalle QT chez les individus à risque élevé.
- À l’heure actuelle, la Commission européenne recommande à tous les adultes de consommer 40 µg de chrome par jour, mais des recherches ont montré les bienfaits d’une supplémentation avec des doses journalières de 250 à 1000 µg.
- Une carence en chrome peut être causée par un manque d’apport alimentaire ou par une alimentation riche en sucre. Elle entraîne une diminution de la tolérance au glucose et une résistance à l’insuline. Une supplémentation peut rapidement remédier à une carence.
- De même, la toxicité au chrome est rare mais un apport chronique élevé peut entraîner des problèmes au niveau des principaux organes tels que les reins, le foie et le cœur. En raison du manque de recherche sur la sécurité de la supplémentation chez les enfants et les femmes enceintes / allaitantes, la prudence est recommandée.